Qui est le Pr André Salifou ?

 L’OEUVRE DE ANDRE SALIFOU

par Dr SALEY MALAM ASSAN MAMAN

Enseignant Chercheur à la retraite

I . PR ANDRE DANS L’ENSEIGNEMENT

1) Enseignement Secondaire.

Avant de parler de l’enseignement secondaire, rappelons tout d’abord que André Salifou est né a Zinder le 1er janvier 1942, Il fréquenta le fameux foyer de métis de Zinder où très tôt, en tout dès l’âge de 10 an, il révélât son talent pour le théâtre.

Pour manifester sa passion des scènes théâtrales, il fut amené suivre des cours à l’Institut d’Art Dramatique dans la capitale ivoirienne pendant qu’il effectuait ses études secondaires au Lycée de Cocody de 1961 à 1963.

Il effectua ses études supérieures à l’Université de Toulouse le Mirail (France). En 1967, il obtient une licence es-sciences humaines (option Histoire) puis, un doctorat de 3ème cycle sur le Damagaram (Zinder) soutenu en 1970; enfin, une thèse de Doctorat d’état sur la colonisation dans l’espace nigérien soutenue en 1979.

Nanti de son diplôme de licence es-sciences humaines (option Histoire), il débutât sa carrière d’enseignant au Collège d’Enseignement Général (CEG) de Doutchi de 1964 à1965.

Par la suite, André Salifou va occuper respectivement les fonctions suivantes : professeur puis directeur par Intérim de l’Ecole Normale des Instituteurs de Zinder (formule Unesco).

2) Enseignement Supérieur. Au niveau de l’enseignement supérieur

Sa Carrière comme enseignant du supérieur avait débuté quand il a obtenu son Doctorat de 3ème cycle sur le Damagaram (Zinder) soutenu en 1970. Au cours de la même année il fut promu Maître-assistant

En 1979 il soutient son Doctorat d’état sur la colonisation dans l’espace nigérien puis en Septembre 1978 il accède au grade de maitre de conférences.

En mars 1981, il est Professeur des Universités, à la suite de quoi il enseigna à la faculté de pédagogie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey comme professeur et en même temps doyen de la Faculté de Pédagogie de 1981 à 1984, Faculté qui deviendra Ecole Normale Supérieure(ENS).

En 1991, il passe Professeur de grade exceptionnel.

A propos de ses inscriptions sur les listes d’aptitude aux différentes fonctions et grades universitaires, les universitaires nigériens de l’époque tels que les Pr Dan Dicko Dan Clodo, Sidikou H. Harouna, Ba Boubakar, Abdou Moumouni, Diouldé Laya, etc., ont évolué dans le système français. C’est ainsi que le Pr André Salifou est passé Maitre-Assistant en 1970 après sa thèse de 3ème cycle, Maitre de conférence en 1979 après sa thèse d’Etat puis Professeur Titulaire des Universités en 1981 sur une liste d’aptitude aux fonctions de Professeur Titulaire agréée par le Comité Consultatif Universitaire (CCU) de Niamey.

II. FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL ET HOMME POLITIQUE

2.1. FONCTIONNAIRE INTERNATIONAL

Il débuta sa carrière internationale en 1972 lorsqu’il occupa le poste du Bureau régional de l’UNESCO de Dakar. Il y resta cinq ans de 1972 à 1978.

De 1978 à 1979 il sera le Directeur des Affaires sociales et culturelles de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM) dont le siège se trouve à Bangui (Centrafrique).

Pr André Salifou sera le Représentant permanent de Chef de l’Etat du Niger à l’Organisation International de la Francophonie de 1996 à 2001, comme envoyé spécial au Comores. En 2002, il fut envoyé spécial de l’Union Africaine (U A) au Madagascar, en Centrafrique et au Tchad.

De 2003 à 2005, il est représentant spécial de la Commission de l’Union Africaine en Cote d’Ivoire, en tant que Chef de bureau de liaison et représentant de l’UA au Comité de suivi des accords de Macoussi.

2.2. Pr ANDRE SALIFOU HOMME POLITIQUE

Véritablement, c’est la Conférence nationale qui a servi de train plein au Pr André dans la politique. C’est ainsi qu’il a présidé la Conférence Nationale Souveraine puis le Haut Conseil de la République de 1991 à 1993 dans un contexte politique très agité.

Par la suite, il a siégé à l’Assemblé Nationale au titre de son partie UPDP Chamouwa.

Honnêtement, sur le plan politique le Pr André pourrait avoir des remords en comparaison aux autres fonctions qu’il a défendues vaillamment. Certes qu’il a conduit avec brio les autres activités (enseignement, fonctionnaire international, diplomate et homme de lettres, etc…). Il faut noter qu’il a connu de grands succès auprès des masses populaires au début de sa carrière politique mais à la fin il n’a pu accéder à la magistrature suprême. D’ailleurs, il n’est pas le seul dans ce cas si on jette un regard rétrospectif sur le passé de l’Afrique. Nous pouvons retenir à titre d’exemple Joseph Kizerbo au Burkina Faso, Cheik Anta Diop au Sénégal, etc …. Au moins lui, il a franchi toutes étapes sauf la dernière (député national, Ministre à plusieurs reprises, président de l’Assemblée).

III. Pr André Salifou homme de lettres

Dans le domaine des lettres, Pr André Salifou a laissé à la prospérité une quinzaine de publications sous forme de livres édités et de documents dactylographiés.

Les livres :

• Le Damagaram ou sultanat de Zinder, livre édité par les études nigériennes de l’IRSH à Niamey;
• Kaosen ou la révolte Sénousite, toujours édité par l’étude Nigérienne de l’IRSH à Niamey;
• Mères et enfants de l’Afrique d’autre fois, en collaboration avec l’UNICEF.
• Décolonisation et problème de l’Afrique indépendante, édité par Edicef Paris.
• L’Europe et l’Afrique du 15ème siècle aux indépendances.
• Histoire du Niger, Paris Fernand Nathan,
• La question touarègue au Niger, édité par Fernand Nathan à Paris en 1994.
• Le Niger, édité par l’harmattan à Paris en 2002.
• Entretien avec mes enfants sur la démocratie en Afrique, édité à Paris par présence africaine en 2005.
• Esclavage et traite négrière, édité par Fernand Nathan à Paris en 2006.
• Biographie politique de Diori Hamani, premier Président de la République du Niger, sous presse à Paris chez Carthala.

Conclusion

S’agissant du Pr André Salifou, le Pr B. A. Gado, se pose la question de savoir s’il est un grand intellectuel?

En conclusion, nous pouvons affirmer sans ambages, qu’André Salifou est non seulement un universitaire complet mais aussi un grand intellectuel. En tout état de cause, la question ne mérite pas d’être posée d’autant plus que le Pr B. A. Gado lui-même lui a reconnu cette qualité.

Du point de vue historique, la majorité de ses œuvres est consacrée sur la région de Zinder. Que l’Université de Zinder porte son nom n’est qu’une juste rétribution.

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